Gilles Naudin présente ce projet inédit, conçu pour enquêter sur les origines du processus créatif de l’artiste Maurice Renoma et sur les multiples facettes de sa personnalité.
Si l’acte artistique commence dans l’intention, c’est à travers le regard et le choix que l’auteur porte sur ses brouillons que l’on découvre le processus créateur. Maurice Renoma ouvre ses archives et expose pour la première fois ses planches contact, contenant les clichés du début de sa pratique de la photographie. Ce parcours à la recherche de son esthétique devient pour le spectateur la lecture de véritables carnets de notes visuelles.
La force de la photographie naît de la fusion entre la poésie et le réel : Maurice Renoma met en scène l’inconnu, expérimente sans se fixer de limites et aime se laisser étonner par les résultats, dans une position d’esprit rebelle et imperméable aux normes et valeurs collectives. Présentant un caractère spontané et fortement inventif, il conçoit un univers à son propre usage à partir de ses propres impulsions.
PHOTOS RATÉES
Des photos prises sans intention ni réflexion, accidents du présent.
Ses photos ratées n’ont pas été conçues pour devenir des objets artistiques. Elles sont des accidents, des prises ratées qui sont parfois la genèse d’œuvres abouties de son parcours.
Ces premières images saisissent les mouvements de la vie, des ombres et des corps. Son geste est automatique et intime, voué à capter le bruit de l’existence, la forme des émotions, la dimension des actes manqués : les flous créés préservent le mystère des individus et effacent les frontières entre fiction et réalité, ombre et lumière, perversions et vertus.
Le corps humain est au centre des premières années d’expérimentation de Maurice Renoma, marquées par un intérêt particulier pour les personnages.
Parfois sortis de leur contexte et restitués dans un cadre quasi cinématographique ; les images sont imprégnées de sensualité et explorent les détails d’un vêtement sur le corps, capturant le charme d’un regard perdu ou d’un rituel intime.
On pourrait l’appeler photographie de l’intime, dans laquelle les sujets ont été photographiés dans des situations « volées », dans les instants avant et après la vraie mise en pose. Il s’agit d’images spontanées saisies dans le mouvement de la vie, préservant le mystère des individus et ne soustrayant rien à la grâce ou à l’âpreté du moment.
INFOS PRATIQUES
Galerie GNG
3, rue Visconti
75006 Paris
mar – sam : 10h – 13h / 14h – 19h
Métro
Station Mabillon, ligne 10
Station Saint-Germain-des-Prés, ligne 4